10 ans de réflexion sur l’économie sociale et l’entrepreneuriat social

17/12/2020

Chronique sur le développement des expertises du CÉRSÉ

Volet 1 : 10 ans de réflexion sur l’économie sociale et l’entrepreneuriat social

Par Élise Tousignant, directrice du CÉRSÉ
Un dixième anniversaire, comme tout anniversaire, c’est souvent l’occasion de poser un regard sur le passé et de mettre en évidence le fil conducteur liant nos différentes actions et nous guidant vers le futur. C’est ce fil conducteur que nous mettrons en évidence dans quelques courts textes sur des sujets de prédilection du CÉRSÉ et de l’établissement d’enseignement supérieur qui le porte, le Collège de Rosemont. Premier sujet : L’économie sociale.

 

De terrain d’application des principes de développement durable…

Le Collège de Rosemont a une longue tradition de partenariat avec les organismes de son milieu, notamment, les entreprises d’économie sociale, par son service à la collectivité implanté dans les années soixante-dix.

Dès sa création, le CÉRSÉ suit de près les actions du Chantier de l’économie sociale qui mèneront à l’adoption par le gouvernement du Québec de la Loi sur l’économie sociale en 2013. Le CÉRSÉ devient membre de l’OBNL Territoires innovants en économie sociale et solidaire (TIESS) au moment de sa création en 2013. En 2014, le CÉRSÉ utilise le modèle écologique comme cadre d’analyse du volet communautaire de l’entreprise d’économie sociale qu’est la Tohu, compagnie de cirque. En 2015, le CÉRSÉ fait un diagnostic des pratiques responsables du Projet SOL, un consortium d’entreprises d’économie sociale créé pour offrir les services alimentaires du Biodôme et du Planétarium.

 

…à milieu preneur pour l’innovation organisationnelle

Isabeau Four, chercheure au CÉRSÉ depuis sa création et qui a été une des principales auteures du dossier de reconnaissance du Centre comme CCTT, se souvient :

En étudiant ce qui se fait au chapitre de la responsabilité sociale des organisations (RSO), il nous est apparu que le niveau d’engagement social le plus élevé que peut avoir un entrepreneur se traduit par la création d’une entreprise ou une organisation pour répondre à un besoin social.

Aborder l’innovation sociale par l’entrepreneuriat a permis au CÉRSÉ d’ancrer son travail dans les Techniques de comptabilité et de gestion de commerce du Collège de Rosemont. Les retombées de nos recherches touchent également d’autres programmes où la population étudiante se tourne en nombre significatif vers l’entrepreneuriat une fois diplômée.

Voulant comprendre les motivations et les besoins des entrepreneurs et entrepreneures qui priorisent la mission sociale de leur entreprise sur sa mission économique, le CÉRSÉ a fait un portrait du premier accélérateur d’entreprises sociales au Québec, Esplanade Montréal. De cette étude de 2015-2016, l’équipe de recherche a dégagé les caractéristiques de la clientèle de l’espace de coworking. Cette dernière a aussi formulé des recommandations concernant les espaces de coworking, que ce soit au niveau de l’aménagement des locaux, du soutien et de l’accompagnement ou du réseautage et des contacts avec les ressources externes.

Le CÉRSÉ a par la suite, entre autres, fait une recherche sur l’entrepreneuriat social privé et collectif et de l’écosystème qui l’accompagne dans les régions des Laurentides, de la Mauricie et de Montréal de 2016 à 2018. Dans la foulée de cette recherche, des acteurs de la Mauricie nous ont parlé de leur ambition de mettre en place un accélérateur pour les projets d’innovation sociale. Ceci a mené au développement d’un accélérateur d’impact collectif porté par la Table de concertation des acteurs de l’économie sociale de Maurice mise en place avec l’accompagnement du CÉRSÉ durant les années 2019-2020.

Parallèlement à l’étude des caractéristiques et besoins des entreprises d’économie sociale, le CÉRSÉ s’est intéressé aux modèles d’affaires innovants mis en place par ces dernières. Ce sera l’objet de notre prochaine chronique sur le développement des expertises du CÉRSÉ.