Participation du corps enseignant et de la communauté étudiante dans les projets du CÉRSÉ : des avantages réciproques.

15/07/2020

Collaboration entre enseignants et étudiants au CÉRSÉ

 

Les Centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) comme le CÉRSÉ ont pour objectif, entre autres, d’effectuer des activités de recherche appliquée, d’accompagnement, de formation et de diffusion d’information. La communauté étudiante et le corps enseignant collégiaux sont des partenaires et des bénéficiaires importants des CCTT. Leur participation aux activités de recherche permet, pour les premiers, d’enrichir leur enseignement, et pour les seconds, de mettre en pratique les connaissances acquises dans leur programme de formation et de développer un intérêt pour une carrière liée à la recherche et à l’innovation.

France Lavoie, professeure en Techniques de recherche et de gestion de données au Cégep de Rosemont et chercheuse au sein du CÉRSÉ, nous parle du rôle des enseignantes et enseignants collégiaux ainsi que des étudiants et étudiantes au sein du Centre et des avantages qui en sont retirés.

Pour commencer, pourrais-tu nous parler de ton rôle comme professeure et chercheuse au sein du CÉRSÉ et du Cégep de Rosemont?

Travaillant dans le domaine de la recherche depuis plusieurs années et enseignant en Techniques de recherche et de gestion de données, ma participation aux divers projets de recherche du CÉRSÉ contribue grandement à mon développement professionnel. De côtoyer une équipe de recherche d’expérience me permet d’être à l’affût des nouvelles pratiques en recherche et par la suite d’intégrer ces acquis dans mon enseignement.
Comme professeure, il me semble fondamental de poursuivre mon activité professionnelle afin d’offrir un enseignement actualisé, et ce, en utilisant entre autres des exemples concrets de projets de recherche menés au CÉRSÉ. Évidemment, lorsque j’utilise des exemples de ces recherches, j’ai toujours le souci de veiller à respecter les principes éthiques énoncés dans les politiques de recherche du Cégep, en conservant notamment la confidentialité des données.

Les projets que nous menons au CÉRSÉ nécessitent également le concours de techniciennes ou techniciens en recherche et nos étudiantes et étudiants en Techniques de recherche et de gestion de données ont la possibilité de collaborer aux divers projets de recherche. Cette possibilité qui leur est offerte est très positive. En plus de leur apporter un travail rémunéré stimulant, ils et elles développent leurs compétences de recherche que l’on aborde dans le programme. De plus, ce type de collaboration contribue à confirmer leur choix de carrière.

Pourrais-tu nous en dire plus sur cette opportunité d’emploi au CÉRSÉ? Quelle est la fonction des étudiants et étudiantes dans ces projets de recherche et quels genres d’enjeux peuvent être mieux compris grâce à cette expérience concrète?

Le CÉRSÉ offre aux étudiants et étudiantes de Techniques de recherche et de gestion de données un certain nombre d’heures de travail pendant leurs sessions d’étude et un emploi d’été. Cette offre est aussi disponible pour d’autres programmes de formation collégiaux et aussi pour des programmes universitaires.

En Techniques de recherche et de gestion de données, les étudiants et étudiantes collaborent aux différents projets de recherche menés par le CÉRSÉ. Toujours en étroite collaboration avec l’équipe de recherche, ils et elles contribuent notamment aux recensions des écrits, aux collectes de données, aux premières analyses des données et à la présentation de celles-ci.

En collaborant aux différents projets de recherche du CÉRSÉ, les étudiantes et étudiantes s’initient aux thèmes développés par les chercheurs et chercheuses en plus d’expérimenter le travail de collaboration que l’on doit entretenir avec une équipe de recherche. Cette expérience leur permet d’approfondir leurs apprentissages de façon concrète et réelle sur le terrain.

Je crois aussi que la rencontre avec d’autres chercheurs et chercheuses que le personnel enseignant de leur programme d’études est un atout pour leur développement professionnel. D’avoir plus d’un point de vue sur les réalités de la recherche est toujours gagnant. Cela bénéficie aussi à l’ensemble du corps enseignant et aux étudiantes et étudiants du programme, car nous leur partageons nos expériences.

En retour, le CÉRSÉ peut compter sur une main-d’œuvre qui, certes, nécessite un encadrement, mais qui est motivée avec un horaire flexible pour participer à des projets et mandats qui ne nécessitent pas de travailler à temps plein. C’est aussi une façon pour le CÉRSÉ de détecter les talents lorsque des besoins de personnel à temps plein se feront sentir.

Le transfert des connaissances est un aspect important pour un centre de recherche comme le CÉRSÉ. Est-ce que les échanges avec les étudiantes et étudiants, qui sont nouveaux dans le domaine, ont une influence sur votre façon de vulgariser vos connaissances?

Très juste, le transfert des connaissances représente un volet important au CÉRSÉ et il est au cœur des préoccupations de l’ensemble du personnel et du corps enseignant qui contribuent aux travaux de recherche.

De faire participer des étudiants et étudiantes à divers volets des travaux de recherche que nous menons, d’échanger en classe avec eux et elles, contribuent au développement de notre expertise en transfert des connaissances. Comme toutes les cohortes étudiantes, les classes de Techniques de recherche et de gestion de données, sont des « championnes » pour nous poser des questions. Ces questionnements nous amènent à prendre en compte une multitude de points de vue, de façons de communiquer afin que le transfert des connaissances soit réel et significatif. Ceci est vrai dans nos activités d’enseignement, mais aussi en recherche appliquée, qui implique un transfert vers les entreprises, organisations et collectivités auxquelles les résultats de la recherche sont destinés.

C’est une relation « gagnant – gagnant », car nous sommes constamment sensibilisés à nos modes de communication afin qu’ils soient ouverts et significatifs. En quelque sorte, nous apprenons les uns et des autres : les étudiants et étudiantes, de nos travaux de recherche et nous, de leurs questions.

Pour terminer, pourrais-tu nous parler brièvement d’un projet de recherche du CÉRSÉ pour lequel tu as été accompagnée d’étudiants et étudiantes du programme Techniques de recherche et de gestion de données?

Depuis que je suis associée aux projets de recherche du CÉRSÉ, la communauté étudiante y a toujours été associée d’une façon ou d’une autre. Je collabore à l’axe de recherche Innovation, entrepreneuriat et société, l’un des projets que nous y menons présentement porte sur le repreneuriat collectif. Cette recherche financée par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur a pour titre : L’entrepreneuriat collectif comme solution à la relève d’entreprise : modèles, enjeux et avenues. On parle de repreneuriat collectif lorsque c’est une entreprise collective, soit une organisation à but non lucratif ou une coopérative, qui reprend une entreprise que le ou la propriétaire veut vendre ou céder.

L’état des connaissances sur ce thème est jusqu’à présent assez parcellaire et les enjeux reliés à la reprise d’entreprise sont importants. L’objectif principal de ce projet est de « mieux connaître le repreneuriat collectif afin d’en définir les spécificités et les modalités pour en favoriser l’essor dans une optique de maintien des entreprises et des emplois au Québec. »

Pour répondre à cet objectif, nous réalisons, entre autres, des entretiens avec des repreneurs collectifs, leurs partenaires ainsi que des accompagnateurs et accompagnatrices du réseau. Le personnel étudiant nous accompagne principalement pour la réalisation des transcriptions de ces entretiens ainsi que pour la recherche documentaire afin de bien circonscrire chacune des entreprises collectives étudiées. L’équipe de recherche apprécie, comme toujours, le travail réalisé par les étudiants et étudiantes. Ils et elles apportent un soutien indispensable pour la réalisation de cette recherche. Enfin, il est évident pour l’équipe que nous poursuivrons, dans les futurs projets, à interpeller la communauté étudiante.